Le mix énergétique, ou bouquet énergétique, montre la répartition des différentes sources d'énergie primaire pour une zone géographique donnée. On connaît ainsi, à l'échelle d'une région, d'un pays, d'un continent ou du monde entier, la part de chaque source énergétique primaire dans la globalité. Cette donnée permet de visualiser les besoins et les avancées de chaque zone vers la neutralité carbone, que l'Accord de Paris a fixé à l'horizon 2050 afin de réduire l'impact du réchauffement climatique d'origine anthropique.
Toutefois, le mix énergétique global ne fait pas de distinction entre l'énergie consommée pour la production d'électricité et celle employée pour la mobilité et le chauffage. On peut néanmoins l'affiner par l'analyse du mix électrique qui, lui, se concentre sur les énergies servant à produire l'électricité (quelle que soit sa destination).
Les différentes sources d'énergie du mix énergétique
Dans toutes les zones géographiques, le mix énergétique se compose :
- des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel)
- des énergies renouvelables, ou énergies vertes (rayonnement solaire, éolienne, hydroélectricité, géothermie, biomasse).
S'ajoute le nucléaire pour les États équipés, les plus grands producteurs mondiaux en nombre de réacteurs fonctionnels étant les États-Unis, la France, la Chine, la Russie, le Japon... Bien que décarbonée, l'énergie nucléaire pose encore question sur ses conséquences environnementales (traitement des déchets d'uranium, risques…) et ne peut donc pas être considérée comme une énergie verte à part entière.
Plus la part d'énergie renouvelable est élevée par rapport à celle de l'énergie fossile, plus le pays est avancé dans sa transition énergétique.
Le mix énergétique en France, en Europe et dans le monde
Chaque État ayant ses spécificités, la comparaison a ses limites, mais il est pertinent de visualiser la tendance qui se dégage des données du mix énergétique à chaque échelle.
Pour aller plus loin dans l'énalyse, nous vous invitons à visiter le guide sur le mix énergétique proposé par Equinov.
L'analyse des données montre que 51,3 % de l'énergie primaire française est décarbonée, témoin de sa souveraineté électrique prise lors du crash pétrolier de 1974, contre seulement 31,4 % pour l'Europe et 18,2 % dans le monde. La prévalence des énergies fossiles et la dépendance mondiale est clairement visible.
En complément, le mix électrique élimine le transport et une partie du chauffage du mix énergétique. Voici les données au 1ᵉʳ semestre 2023 :
Ici encore, le nucléaire français fait figure d'exception, tout comme l'engagement de l'Union européenne dans la transition énergétique. Néanmoins, ces données sont à nuancer fortement, car elles ont été saisies en plein conflit russo-ukrainien, avec la nécessité de se passer du gaz russe et l'augmentation du cours du pétrole. La production mondiale d'électricité verte a progressé, mais reste encore trop faible au vu de la proportion d'énergie propre (26,3 % en comptant le nucléaire).
Analyse des facteurs d'influence sur le mix énergétique
Le mix énergétique de chaque pays dépend de :
- sa population
- ses spécificités géographiques, géologiques et hydrauliques
- son niveau scientifique et technique (développement du nucléaire…)
- sa dépendance aux énergies fossiles
- le mode de vie de ses habitants
- son engagement dans la lutte contre le changement climatique et les moyens alloués pour soutenir les énergies vertes et leurs filières
- la rigueur de l'hiver (besoins en chauffage plus ou moins important selon les années)
- la variation du coût de l'énergie…
Ainsi, certains pays profitent de leur développement nucléaire (France…), de gisements de ressources combustibles fossiles sur leur territoire (pays de l'OPEP, États-Unis et Canada, Russie…), de l'activité volcanique pour la géothermie (Islande…). D'autres sont tributaires de leur forte population, comme l'Inde et la Chine. Néanmoins, cette dernière influence notablement les données mondiales en se tournant massivement vers le renouvelable tout en étant encore dépendante du charbon pour subvenir aux besoins électriques de ses habitants.