La révolution numérique a bien eu lieu et avec elle, se sont développées nombre de sociétés informatiques pour fournir les sites internet, le matériel et les logiciels informatiques. En quelques décennies, le secteur s'est rendu indispensable à l'économie mondiale et commence à peser dans l'empreinte écologique générale des activités humaines, cause avérée du dérèglement climatique accéléré. Comme les autres entreprises, votre société informatique a donc tout intérêt à diminuer son impact environnemental par la réduction et la compensation de ses émissions de CO2. Plusieurs solutions existent alors pour approcher ou atteindre la neutralité carbone.
En 2023, le secteur du numérique émet 4 à 5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, un poids qui pourrait tripler d'ici à 2050 et atteindre les 49 millions de tonnes équivalent CO2 par an si les parties prenantes, entreprises en tête, n'entament pas un processus de décarbonation du digital.
À bas-bruit jusqu'à aujourd'hui, la pollution du numérique est désormais quantifiée. D'après l'étude de l'ADEME et d'ARCEP sur l'empreinte environnementale du numérique en 2020, 2030 et 2050, 79 % des émissions sont aujourd'hui imputables à la fabrication du matériel (terminaux, hardware, appareils de stockage externes, écrans, périphériques…), 16 % aux data centers et 5 % aux réseaux. Quel que soit son champ d'activité, en fabrication ou prestations de services, votre entreprise d'informatique est donc particulièrement concernée par l'impact environnemental des émissions GES.
À l'échelle nationale et internationale, on s'est penchés en priorité sur la pollution visible qu'on mesure directement dans la dégradation de la qualité de l'air, de l'eau et de la terre, celle du secteur du transport, du chauffage, de l'industrie… Pourtant, la pollution liée à l'informatique rivalise avec celle de l'aviation civile et du secteur bancaire, dont les détracteurs ne cessent de la pointer du doigt. Cette mise en lumière contraint les entreprises informatiques à revoir leurs procédés de fabrication ou d'offre de services pour s'accorder avec les directives environnementales actuelles (Accord de Paris à l'international, directives européennes et nationales), compenser les émissions carbone et verdir leur image de marque.
Cela permet de répondre aux envies des usagers et consommateurs, de plus en plus sensibles à la question écologique. L'attractivité des produits éco responsables est grandissante, valorisée de toutes parts. Et, rendre votre entreprise plus attractive par la mise en œuvre d'une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE) active garantit plus de ventes et plus d'investisseurs soucieux de la nature, donc mathématiquement plus de bénéfices.
En outre, les sociétés informatiques qui s'engagent pour l'environnement sont et seront valorisées par des labels RSE dont le plus connu est le label LUCIE numérique responsable des subventions, des investissements (Pacte vert européen…), faisant grandir davantage leur notoriété et leur compétitivité sur le marché qui doit s'adapter aux enjeux écologiques. Celles qui sauront compenser leurs émissions afin d'atteindre la neutralité carbone ou la dépasser seront les acteurs économiques de demain.
La réduction de l'empreinte carbone d'une entreprise informatique passe par le choix de matériaux de fabrication du matériel moins gourmands en ressources (métaux et terres rares…) ou issus du recyclage, l'optimisation de la logistique et des déchets émis par les produits et les salariés, la sélection d'un hébergeur vert pour son site internet, la rénovation des locaux avec priorité aux énergies renouvelables, la sensibilisation au numérique en entreprise et des usagers ou consommateurs à la question écologique… On peut suivre les exemples de Microsoft, Dell, Canon, Xerox, HP, Epson, IBM, Google, toutes engagées dans différents processus concrets de réduction des émissions CO2 de leurs activités. ``
L'établissement annuel d'un bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) vous permettra de quantifier les efforts réalisés sur les Scope 1, 2 et 3 et les émissions restantes à réduire à l'avenir ou à compenser. Vous pourrez ensuite entreprendre des démarches de compensation carbone. Le marché de compensation volontaire est ouvert à toutes les entreprises, quelles que soient leur taille et leur forme juridique. Il s'agit alors de financer des projets de développement durable dans un pays en voie de développement ou un pays industrialisé : reboisement pour la séquestration du carbone, installation et valorisation d'une énergie renouvelable, amélioration des conditions de vie humaine, préservation de la biodiversité…
En contrepartie, vous pouvez obtenir des crédits carbone équivalents à la quantité d'émissions de gaz à effet de serre compensée ou évitée (1 crédit carbone = 1 tonne équivalent CO2) et les vendre ou les échanger sur le marché du carbone volontaire. Ces crédits carbone délivrés par des labels (label Gold Standard, label bas carbone, etc) ou des ONG ne sont pas certifiés par l'ONU (ils n'ont donc aucune valeur sur le marché des quotas international), mais ils sont vérifiés et validés par un organisme indépendant.