En tant qu'établissements d'enseignement, les écoles devraient être à l'avant-garde de la promotion d'un comportement responsable et durable. L'un des moyens d'y parvenir est la compensation des émissions de carbone, processus qui consiste à compenser vos émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets qui réduisent les quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. En intégrant des stratégies de compensation du carbone dans leurs activités, les écoles peuvent prendre des mesures significatives pour lutter contre la crise climatique mondiale tout en donnant un exemple positif à leurs élèves et à l'ensemble de la communauté.
D'après le rapport gouvernemental sur la rénovation énergétique des bâtiments scolaires 2020 de la CGE, le parc immobilier français consomme 44 % de l'énergie finale et émet 27 % des émissions CO2 globale du pays, dont ⅓ pour le secteur tertiaire et 37 % pour le parc public qui représente environ 400 millions de m². Sur cette surface de bâtiment, les établissements scolaires d'enseignement public occupent 30 %, soit 120 millions de m² (+ 27 millions de m² pour le privé) répartis en écoles primaires (50M m²), collèges (39M m²) et lycées (41M m²). Le rapport s'appuie sur celui des dépenses énergétiques des collectivités locales de l'ADEME en 2019 pour obtenir un résultat moyen de 135 kWh/m²/an de consommation d'énergie finale par les bâtiments scolaires, soit 31 % des dépenses énergétiques d'une commune.
Face à ce chiffre vertigineux, au coude à coude avec ceux du secteur du transport, qui ne s'est pas amélioré depuis en raison de l'état vieillissant du parc immobilier scolaire, le gouvernement a donc décidé d'entreprendre une vaste modernisation, doublée d'une rénovation énergétique sur plusieurs points, afin de parvenir à réduire cette consommation de 40 % d'ici 2030 et de 60 % à l'horizon 2050. Cette volonté s'inscrit dans le dispositif Pacte Vert de la Communauté Européenne qui valorise les Etats qui entreprennent activement leur transition écologique et les objectifs de l'Accord de Paris (atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et ralentir le réchauffement climatique et ses nombreuses conséquences). Afin d'y parvenir, plusieurs solutions s'offrent aux établissements scolaires.
Les enjeux climatiques font déjà ou devraient faire partie des enseignements dispensés aux 10,8 millions d'élèves scolarisés en abordant, de manière pragmatique sans tomber dans le piège paralysant de l'éco-anxiété, leurs causes anthropiques et naturelles, leurs conséquences à court, moyen et long terme ainsi que les solutions résilientes qui peuvent être mises en oeuvre à toutes les échelles. Mais il n'y a rien de mieux que de montrer l'exemple et de s'inscrire dans une démarche proactive.
Chaque établissement scolaire peut donc entreprendre différentes actions concrètes de réduction de ses émissions CO2 et d'énergie consommée, de compensation des émissions irréductibles et d'initiatives positives pour l'environnement. En formant la jeunesse et en contribuant significativement à la construction de l'avenir, le secteur de l'éducation est sans doute le mieux placé pour concrétiser des projets de développement durable et donner l'élan nécessaire à la lutte contre le changement climatique. Pour cela, il faut intégrer la collectivité gestionnaire (mairie, département ou région), l'ensemble de la communauté éducative (personnel de direction et de gestion, personnel enseignant et de vie scolaire, élèves, parents) et des partenaires locaux (organisme de formation, associations, ONG, entreprises…).
La rénovation du parc est la première solution efficace de réduction de la consommation énergétique des bâtiments scolaires. Elle passe autant par des travaux d'isolation thermique et de protection solaire que par le remplacement du système de chauffage central, encore dans la plupart des cas à énergie fossile (fioul, gaz). En termes de réductions, on peut aussi agir sur la consommation électrique de l'établissement, sur les déchets (cantine, consommables, équipements informatiques et numériques…).
Lorsque tout ce qui est réductible a été réduit, on peut passer à la compensation des émissions restantes et à la mise en place de démarches écoresponsables :
- reverdissement des cours d'école
- participation à des projets de développement durable locaux, nationaux ou internationaux (reboisement…)
- sensibilisation de la communauté aux enjeux climatiques (Semaine du Développement Durable, ateliers RSE, conférences…)
- participation à des actions diverses et valorisation de projets éducatifs en lien avec l'environnement (ramassage de déchets, installation de ruches, création d'un potager partagé, favorisation du circuit court et de l'économie circulaire…)
